J’ai été plutôt silencieux depuis le début de mon aventure. Je profite de cette journée de repos – si tout va bien, ma dernière au BC – pour vous mettre à jour sur mes péripéties.
J’ai quitté Vancouver le 11 août tôt en matinée. Patrice, mon hôte Warmshowers – que je remercie infiniment pour son accueil chaleureux, son aide technique et ses conseils de route – m’a accompagné jusqu’à Lougheed Highway que j’ai emprunté pour sortir de la ville.
Les récits de voyage d’autres cyclistes que j’avais lus avant mon départ privilégiaient cette route à la Transcanadienne. Pour avoir emprunté cette dernière en bus lors de mon arrivée à VAN, je comprends pourquoi ! Je recommande à tous ceux qui prévoient un tel voyage de pédaler le long des champs et prés de la Lougheed plutôt que du traffic incessant de la TCH.
J’ai réussi à cumuler 113 km lors de ma première journée ce qui correspondait à l’un des objectifs que je m’étais fixés : 100 km par jour, 6 jours par semaine pour un total de 500 à 600 km par semaine, selon les conditions de route.
En arrivant à Agassiz, je me suis dirigé vers le Visitor Information Center – une bonne habitude à prendre pour recevoir d’excellents conseils sur les secrets locaux. Les dames m’ont référé vers un petit déli sur la rue principale où j’ai soupé d’un délicieux sandwich et d’une soupe du jour.
Les jours suivants ont été plus difficiles. À partir de Hope, où j’ai dîné au Subway, j’ai convergé sur la Crowsnest Highway pour traverser les parcs provinciaux du Sud.
Mes premières expériences avec les côtes des Rocheuses vont me marquer. Parce que je vais développer une tendinite au tendon d’Achille à force de tirer sur les pédales avec mes clips. Parce que je vais me ramasser avec une grosse ampoule au talon gauche quand je vais me tanner de pédaler et décider de pousser mon vélo en haut des côtes. Parce que je vais apprendre à vérifier mes pneus avant de changer une chambre à air quand je vais retrouver une petite partie oubliée d’une agrafe lors de mon troisième changement en 20 km.
Mais surtout parce que je vais apprendre à respecter le terrain que je traverse. Chaque côte que je montais me faisait découvrir des paysages époustouflants. Chaque côte menait à une belle descente où je pouvais atteindre des vitesses de 45 à 50 km/h sans pousser, laisser le vent sécher la sueur sur mon corps et rire comme un enfant !
Au jour 4, j’arrive à Princeton où je vais faire checker mon tendon à l’hôpital. Je reçois le diagnostique de la tendinite et la prescription d’un jour de repos.
Ça m’ennuie un peu parce que je viens de cumuler trois jours à moins de 70 km. Comme je ne participe pas à une course, que j’ai promis à plusieurs gens à la maison de prendre soin de moi et qu’il y a un festival de musique trad au village, je me trouve une petite chambre de motel pour deux nuits.
J’ai la chance d’être accueilli par Eugenia et Bruce au Villager Inn où je suis reçu comme un membre de la famille. Ils n’ont pas voulu me laisser partir le second matin sans un bon déjeuner, une tape dans l’dos et des œufs à la coque pour la route.
Les jours suivants, après avoir été mis au courant des feux de forêt qui me bloquent la route du Sud, je change mes plans et tourne mon guidon vers le Nord pour remonter la vallée de l’Okanagan. Bien reposé, je pédale de bonnes journées – même une à 133 km ! Le terrain plus désertique et plat de la vallée me permet aussi de plus longues journées.
Peu après Sicamous – où la préposée du Visitor Center me suggère les sandwichs et thé glacé maison du Blondies Café – je recommence à pédaler les montagnes.
J’en suis à ma deuxième semaine et comme l’avait prédit Jonas – un cyclotouriste Allemand d’expérience avec qui j’ai partagé une bière à Sunshine Valley – mon corps et mon esprit commencent à s’adapter aux côtes. « They’re part of the trip, man! »
Je vous écris maintenant de Golden, ma porte de sortie du BC, où je prends une journée de repos dû à la météo, aux conditions des routes que je sais moins sécuritaires jusqu’à Lake Louise et aux promesses que j’ai fait aux gens de la maison.
BC a été une bonne école pour commencer cette aventure ! J’ai rencontré des gens ouverts, souriants et généreux. Mes jambes se sont accoutumées à des conditions difficiles. J’ai la tête remplie de magnifiques montagnes.
Je peux maintenant attaquer les Prairies !
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Mais avant, une petite visite de Val la semaine prochaine : on visite Banff !
Merci Mathieu de monter des côtes pour nous lecteurs. Alain Poissant
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Merci de me lire. Ça m’aide à monter des côtes !
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